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Black Wrap 2008

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Black Wrap est un mixte de théâtre, de musique et de danse et raconte la quête de la liberté malgré les limitations mentales, sociales et physiques.

« Vive les limitations ! » cria l’aveugle à la foule quand trois ans plus tard il revint sur la grande place, « Je suis un maître ! ». La foule regarda l’homme avec des yeux de crapaud et pensa : « Qu’est-ce qui se passe ? » C’est dans la limitation qu’on se montre le maître !


Theater Stap choisit de travailler avec cinq artistes fanatiques venant de disciplines et de biotopes différents, dont trois sont aveugles.

chronologie

En février 2008, 'Black Wrap' a été créée avec une série de 5 spectacles à Turnhout. Après, le spectacle est alé a voyage 6 fois. En janvier et février 2009, suivi une relance avec une tournée de 10 représentations.

Colofon

Saïd Gharbi – danseur chez e.a. ‘Ultima Vez’ et ‘Les Ballets du Grand Maghreb’.

Filip Jordens – connu par ‘Hommage à Brel’ et valeur sûre chez e.a. ‘Het Bad van Marie’.

Noémie Chellens – soprano classique avec de l’expérience dans le théâtre.

Jempi Vermeulen – acteur chez e.a. ‘Het Bad van Marie’ et ‘Victoria Deluxe’.

Sacha Van Loo – musicien chez e.a. Tcha Limberger

Luk Nys – actif dans le théâtre depuis plusieurs décennies, est le fondateur de Nova Zembla et grâce à son expérience chez ‘Victoria Deluxe’ il est bien placé pour diriger ce projet.

 

presse

VULNERABILITE DESARMANTE

De Morgen, le 19 mars 2008, Wouter Hillaert 2008

Ce ne sont pas les acteurs habitues de Stap qui se partagent la scène dans ce bijou du metteur en scène Luc Nys, mais bien cinq artistes de diverses disciplines. Trois d’entre eux sont aveugles, mails ils sont surtout tous mortel. Triste ? Non. Dans Black Wrap, vivre avec une limitation (surtout la mort elle-même) est surtout compris d’une façon vitaliste. Les blagues, les danses et les chansons donnent à cette rencontre de cinq une telle aisance que la scène devient une pleine de jeux, une grande répétition d’exploration interhumaine. Cela se balance sans cesse sur le bord de l’amateurisme, de ce que l’on ne fait pas dans le théâtre. Parfois cela ne ressemble à rien, comme les acrobaties maladroites de Gharbi avec la soprano Noémie Schellens, tendant vers le haut. C’est précisément ce je-m’en-foutisme qui rend Black Wrap si spécial, si en dehors de tous les cadres. Là où “erreur” dans beaucoup d’autres représentations souvent s’insère dans une ironie recherchée ou dans du kitch, le résultat ici est plutôt celui d’une vulnérabilité qui reste proche des artistes d’une façon désarmante. Ils n’émeuvent pas à cause de leur cécité, mais avec leur joie de vivre enfantine. Comme dans une lamentation latino-américaine, ils pleurent ce qui n’est plus, mais ils célèbrent surtout combien de possibilités de contact enrichissant et de libération collective il reste en dehors de cela. Beau, étonnant.

Interview pris à Wouter Hillaert par Herman de Winné

Compte-rendu d'une interview sur Radio Klara, le mardi 11 mars 2008 à 13h15 2008

I : Alors qu' est-ce que vous avez vu ? W : Enfin, après l’image d’ouverture on reçoit un(e) palette très diverse de, oui, de bouts de textes. Il y a ce Jempie Vermeulen qui prend l’avant-plan et tout simplement commence à énumérer des villes différentes, des villes européennes, où il aurait été. Paris revient tout le temps. Il y a une ancienne amoureuse qu’il présente lui-même beaucoup plus belle qu’elle n’a dû être. Ensuite il y a Filip Jordens qui, oui, parle de sa propre paresse, fatigue et cette ambiance du style Baudelaire revient dans un grand nombre d’extraits de texte, mais l’accent de la représentation est surtout mis sur les séquences de mouvement qui y sont intercalées. Oui, ils essaient de danser, de faire de la gymnastique pendant qu’ils n’y sont pas du tout et cela donne une espèce de … En fait, ils se livrent à la vulnérabilité, à leur propre impouvoir ensemble. I : Et cela mène où ? W : A une représentation surprenante, joyeuse. Par moments … On a une sorte de sentiment de terrain de jeux de personnes adultes qui font une espèce de combat de coqs sur une jambe ou se heurtent les poitrines l’une de l’autre, ou essaient de faire la roue et cette combinaison d’une sorte d’obscurité dans le texte et d’une légèreté dans l’image qui de temps à autre est également contrastée avec une grande fureur. Il y a par exemple ce Saïd Gharbi qui décampe avec Vermeulen et prend son visage dans les bras, dans les mains et ensuite, oui, tout d’un coup l’envoieau tapis. Ces ambiances très différentes, démontrent, il n’y a vraiment pas de fil conducteur, dans la représentation, sauf peut-être dans précisément cette détresse qu’ils ont cherchée presque consciemment et à laquelle ils se livrent, ce qui donne une représentation très humaine qui touche réellement et ce surtout … I : Peut-être était-ce aussi l’aspiration du metteur en scène Luc Nys ? Car il faut également le mentionner. W : Oui, voilà, c’est vrai. C’est surtout cela qui m’a surpris. La dernière représentation de lui que j’ai vu était traitait … d’être emprisonné, dans les prisons. Une représentation très stérile pour ce sujet, mais ici on a vraiment l’opposé. C’est une espèce de vitalisme autour de la mort, comme on la voit parfois également dans les processions funèbres sud-américaines ou une sorte de célébration du manque. A la fois une sorte de répétition d’échange humain. Cela n’a rien d’esthétisant, bien au contraire. C’est précisément cette grande spontanéité qui touche très fortement l’ensemble. … C’est, cela ressemble à une représentation d’amateur, mais cela ne l’est pas. Cela a quelque chose d’interculturel, mais il ne s’agit pas de cela non plus. On a une représentation, oui, très généreuse, chaude, oui, sans que cela devienne réellement agréable, concernant les échanges humains, comment attraper en pleine figure la vie pesante avec une grande foi dans la force commune et le pouvoir qu’on a soi-même.